Rhinopharyngite

mise à jour
Mise à jour 08/08/2021

INTRODUCTION/GÉNÉRALITÉ

  • La rhino-pharyngite ou plus communément appelé “rhume” correspond à une atteinte inflammatoire du pharynx (pharyngite) associée à une atteinte nasale (rhinite)
  • La rhinopharyngite aiguë touche le plus souvent les enfants de moins de 6 ans.1
  • C'est une maladie bénigne, d'évolution spontanément favorable et contribuant à entraîner et à structurer le système immunitaire du nourisson et de l'enfant.

HISTORIQUE

Votre texte ici

PHYSIOPATHOLOGIE

Votre texte ici

ÉPIDÉMIOLOGIE

  • C'est la pathologie infectieuse la plus fréquente de l'enfant. 
  • Entre l'âge de 6 mois et 6 ans, chaque enfant présente en moyenne quatre à cinq épisodes de rhinopharyngite par an.
  • Prédominance automno-hivernale 
  • La rhinopharyngite se transmet : directement par transmission inter-humaine via le biais de postillons, le baiser, en parlant ou par les mains) ou indirectement via les objets souillés par la salive : jouets, couverts, linge de toilette…

FACTEURS DE RISQUES

Les facteurs favorisants sont : 1

  • La vie en collectivité
  • Le froid
  • Le tabagisme passif
  • La pollution et la sécheresse de l’air ambiant
  • Terrain atopique (allergique)

EXAMEN CLINIQUE

La symptomatologie des rhinites et rhinopharyngites virales est très variable selon les individus et entre différents épisodes chez un même individu :

  • Incubation brève de 48h à 72h
  • Le tableau clinique associe de façon variable les symptômes suivants : rhinorrhée antérieure et/ou postérieure , éternuements, obstruction nasale, douleurs pharyngées, fièvre modérée et toux.

L'examen clinique est pauvre et peut retrouver :

  • un aspect inflammatoire plus ou moins important de l’oropharynx (muqueuse plus rouge et plus luisante que la muqueuse de la face interne de la joue) et de la muqueuse nasale (œdème des cornets inférieurs)
  • une rhinorrhée antérieure et/ou postérieure qui peut être séromuqueuse (visqueuse et claire), purulente (colorée, plus ou moins épaisse) ou mucopurulente (visqueuse et colorée). L’aspect purulent ou mucopurulent des sécrétions nasales n’a pas valeur de surinfection bactérienne, justifiant une antibiothérapie. 
  • Adénopathies cervicales
  • OMA congestive sans bombement inflammatoire 
  • Son but essentiel est d’éliminer une complication ou une autre pathologie associée.

Chez le nourrisson :

  • Diarrhée et douleur abdominale
  • Détresse respiratoire possible avant 3 mois (respiration nasale exclusive) 

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

Le diagnostic est uniquement clinique et aucun examen n'est nécessaire.

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS

Votre texte ici

ÉTIOLOGIE

  • La cause est virale : Plus de 200 virus sont pathogènes (rhinovirus, coronavirus, VRS, virus Influenzae A et B…), induisant une immunité de courte durée ne protégeant pas contre les types hétérologues et permettant les réinfections
  • Les bactéries (pneumocoques, Haemophilus influenzae, Moraxella catarrhalis, staphylocoque) font partie de la flore normale du rhinopharynx sans que ceci n’implique un rôle pathogène lorsqu’elles sont retrouvées dans les sécrétions

COMPLICATIONS

On évoquera une surinfection bactérienne devant une persistance de la fièvre > 3 jours ou des symptômes ORL > 10 jours

  • L’otite moyenne aigüe (OMA) purulente est la complication à rechercher si la fièvre persiste au-delà de 3 jours. L’OMA purulente survient le plus souvent chez l’enfant de 6 mois à 4 ans et est le plus souvent précoce dans l’évolution de la rhinopharyngite, vers le 3-4ème jour d’évolution
  • Sinusite aiguë bactérienne : les sinusites aiguës purulentes sont moins fréquentes. Il faut distinguer l’ethmoïdite aiguë extériorisée (affection rare mais grave du nourrisson et de l’enfant) de survenue rapide et bruyante qui justifie une prise en charge urgente et la sinusite maxillaire qui est plus torpide, plus difficile à distinguer, survient plus tardivement dans l’évolution et essentiellement après l’âge de 3 ans.

PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE

A) Traiement symptomatique

  • Désinfection rhino-pharyngées : lavage des fosses nasales au sérum physiologique ou une solution d’eau de mer qui contient des oligo-éléments, surtout avant les repas et au moment du coucher.
  • Mouchage du nez et/ou aspiration au “mouche bébé” 
  • Humidifier l'air et donner souvent à boire pour hydrater votre enfant.
  • Antipyrétiques si fièvre (essentiellement du Paracétamol). 
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens à dose anti-inflammatoire et les corticoïdes par voie générale ne sont pas recommandés par l’ANSM.
  • Le traitement antibiotique n’est pas justifié (inutile voire délétère), chez l’adulte comme chez l’enfant (Grade A). Son efficacité n’est démontrée ni sur la durée des symptômes ni pour la prévention des complications (sinusites et OMA purulentes), même en présence de facteur de risque. Il expose à des effets indésirables cliniques et écologiques. L’antibiothérapie par voie générale n’est donc pas justifiée en dehors de complications avérées, supposées bactériennes : otite moyenne aiguë purulente, sinusite aiguë.

B) Cas des vasoconstricteurs nasaux

Un vasoconstricteur local peut être proposé en cas de gêne prononcée, en respectant strictement les précautions d’emploi et les contre-indications. En effet,en raison d’effets cardiovasculaires rares mais graves (infarctus du myocarde, troubles du rythme, accidents vasculaires cérébraux ischémiques, accidents ischémiques transitoires, hémorragies cérébrales) associés à la prise de vasoconstricteurs à visée décongestionnante administrés par voie nasale ou orale, les AMM de ces produits ont été harmonisées pour intégrer les modifications suivantes :1

  1. La posologie maximale journalière ne doit pas être dépassée.
  2. La durée maximale de traitement ne doit pas excéder 5 jours.
  3. Ces médicaments sont contre-indiqués chez l'enfant de moins de 15 ans.
  4. Ces médicaments sont également contre-indiqués en cas : d'hypertension artérielle sévère ou mal équilibrée ; d'antécédents d'accident vasculaire cérébral ou de facteurs de risque susceptibles de favoriser la survenue d'AVC, en raison de l'activité sympathomimétique alpha du vasoconstricteur ; d'insuffisance coronarienne sévère ; d'antécédents de convulsions.
  5. Il est inutile et potentiellement dangereux d'associer entre eux deux de ces médicaments (même administrés par des voies différentes).
  6. Les vasoconstricteurs en association à d’autres principes actifs tels que les corticoïdes, les antiseptiques et la N-acétylcystéine ne sont pas recommandés dans cette indication.1

C) Autres mesures

  • Adénoïdectomie : En cas d’hypertrophie adénoïdienne responsable de troubles fonctionnels persistants (obstruction chronique des VAS). Essentiellement chez l’enfant.
  • L'éviction d'une collectivité d'enfants n'est pas obligatoire mais sa fréquentation n'est cependant pas souhaitable à la phase aiguë de l'infection (recommandations HCSP 2012)

ÉVOLUTION/PRONOSTIC

  • La rhinopharyngite est une affection bénigne, d'évolution spontanément favorable.
  • La fièvre quand elle est présente, dure 2 à 3 jours, rarement plus de 4 jours.
  • La rhinorrhée, la toux, l’obstruction nasale évoluent sur une durée plus prolongée, parfois sur 7 à 10 jours. 
  • Les patients ou les parents des enfants malades doivent être informés du caractère bénin de cette affection, des modalités habituelles de son évolution, en particulier de la durée moyenne des symptômes, et de la survenue possible, mais rare, de complications bactériennes qui seules pourront justifier secondairement d’une antibiothérapie.
  • Les patients/parents seront avertis de la nécessité de recontacter le praticien en présence de signes évoquant la survenue d’une complication bactérienne : persistance ou réapparition de la fièvre, changement de comportement de l’enfant, otalgie, otorrhée, conjonctivite purulente, œdème palpébral, troubles digestifs (anorexie, vomissements, diarrhée), apparition ou persistance d’une gêne respiratoire.1
Evolution schématique des symptômes d’une rhinopharyngite (adaptée de E. Wald)

 

PRÉVENTION

A) Prévenir la transmission de la rhinopharyngite :

  • la température de vos pièces doit être comprise entre 18 °C et 20 °C pour éviter les atmosphères trop chaudes et sèches ;
  • aérez souvent la chambre de votre enfant ;
  • apprenez à votre enfant, lorsqu'il éternue ou tousse, à se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir jetable. S'il n'a pas de mouchoir, apprenez-lui à se couvrir la bouche et le nez avec sa manche (au niveau du pli du coude) ;
  • à partir de deux ans, apprenez à votre enfant à se laver les mains correctement et fréquemment ;
  • lorsque vous lui lavez les mains, pensez à frotter entre ses doigts ;
  • coupez souvent ses ongles pour qu'ils restent propres ;
  • évitez que votre enfant ne s'approche trop près des personnes malades.

B) Eviter de transmettre la rhinopharyngite à votre enfant

Si vous êtes atteint de rhinopharyngite, vous pouvez éviter de contaminer votre enfant en appliquant quelques conseils :

  • toussez ou éternuez dans le pli de votre coude ou dans un mouchoir en papier, puis jetez votre mouchoir 
  • Eviter d'embrasser un enfant quand on est enrhumé, surtout les plus jeunes
  • Préférer les mouchoirs à usage unique, à jeter après utilisation
  • Se laver souvent les mains, à l’eau et au savon ou utiliser une solution hydro-alcoolique, et si possible après vous être mouché, avoir toussé ou éternué 
  • Par ailleurs, n'exposez pas votre enfant à la fumée de tabac qui favorise les infections ORL (otites, laryngite aiguë…) chez les petits.1

SURVEILLANCE

Votre texte ici

CAS PARTICULIERS

Votre texte ici

THÉRAPIES FUTURES

Votre texte ici

RÉFÉRENCES